Un avenir sans neige… Quelles solutions ?

I. Introduction

Les températures ne sont pas les mêmes chaque année et les quantités de neige diminuent fortement. En effet, ceci est une vérité incontestable et incontestée, la neige disparait peu à peu de nos horizons. Nos montagnes, et notamment les stations en leur sein, réfléchissent à un moyen de faire face à cette disparition constante. Ces manques de neiges et la diminution perpétuelle et fatale annoncée par les météorologues est un des principaux défis auxquels font face les acteurs de la montagne et des pratiques de neige.

II. La météo ou le climat ?

Tout d’abord, pour comprendre cette évolution il nous faut analyser et comprendre la différence entre la météo et le climat. Le premier, c’est le temps qu’il fait au quotidien sur une région donnée tandis que le second est la trajectoire de ces différentes météos sur un espace plus large et/ou un temps plus long et partagée en des termes statistiques.

Comme exemple d’analyse climatique, chez nos voisins espagnols, l’université de Saragosse et leur projet Climpy a révélé que l’augmentation de la température annuelle moyenne entre 1959 et 2015 sur les Pyrénées est de 0,28°C et une diminution des précipitations annuelles par décennie de 2,5%. Une température plus chaude et une baisse des précipitations révèle ainsi une diminution de la quantité de chute de neige sur cette chaine montagneuse.

Une étude plus récente, en 2023, publiée au sein de Nature Climate Change et reportée par Slate.fr, portant sur plus de 2 000 stations européennes présente un bilan global et nous révèle les risques prévisionnels. En cas de poursuite du rythme élevé du réchauffement climatique actuel et au terme d’une augmentation de 2°C, 53% des stations étudiées manqueraient de neige et 98% dans le cas d’une hausse de 4°C. Des prévisions qui laisseraient jusqu’à 2050 avant de voir les montagnes définitivement sans neige pour les plus chanceuses.

III. Qui est impacté ?

Que l’on travaille dans une station de ski en basse, moyenne ou haute montagne, qu’on soit un simple amateur de l’atmosphère qu’elle apporte et de ses paysages ou alors un pratiquant de sports d’hiver nécessitant de la glace ou de la neige, tous sont concernés par cette perte et donc par les solutions envisageables afin d’y répondre.

IV. Quelles évolutions de nos jours ?

Malgré l’impact général à terme, certaines stations sont dès à présent plus touchées que d’autres. En effet, les stations de haute montagnes ont moins de problèmes de chute de neige que celles à des altitudes moins élevées. On peut également souligner certaines solutions apportées qui sont réfléchies afin de perpétuer la neige avec notamment l’apparition et le fort développement des canons à neige à présent limités voir interdits pour les dégâts environnementaux qu’ils causent.

D’autres solutions peu avantageuses pour l’environnement comme l’amélioration du confort et des activités connexes avec l’exemple de bars, boites de nuit, jacuzzi… sont introduits dans les stations.

C’est pour cela que nous évoquerons ici différentes solutions plus écologiques pour faire face à l’absence définitive de neige notamment pour les pratiquants.

V. Solutions

A) Développement de pratiques existantes

La première solution est le développement des pratiques déjà mises en place et qui ont commencé à être développées dans les saisons non enneigées. En effet, les stations ont cherché à se diversifier depuis les années 2000 afin d’attirer les touristes non plus seulement l’hiver mais aussi du printemps à l’automne en proposant de nouveaux services ou activités. Elles pourraient donc s’appuyer sur ces avancées malgré les difficultés de rendement actuels. Les propositions comme le VTT, la randonnée, le trail ou encore l’escalade représentent encore une part infime des rentrées d’argent d’une station. D’après l’article de Slate.fr, toute l’activité estivale rapporterait autant qu’un seul week-end de ski en février pour une station. Ces dernières auraient donc intérêt à développer cette part de leur service dans l’idée de répartir et équilibrer leurs bénéfices sur l’année et ainsi ne pas se retrouver avec une fragilisation des finances subite difficile à rattraper.

B) Modification des pratiques d’hiver

Une seconde solution serait d’apporter des modifications aux sports de neige afin de les rendre réalisables en l’absence de cette dernière et de permettre au public de poursuivre leur pratique. Les stations pourraient ainsi jouer sur l’engouement qu’ils engendrent de nos jours. C’est dans cette idée que nous avons réalisé notre projet « Les Jeux Ecolympiques d’Hiver » avec les modifications de ces trois pratiques : le hockey sur glace qui devient le roller-hockey sur goudron ; le ski alpinisme devenant le ski de course sur terrain synthétique et le biathlon qui change son cadre et son matériel au profit de ski-roues et de carabines laser. L’idée est de conserver l’origine intrinsèque de la pratique tout en modifiant son utilisation de l’équipement permettant de se passer d’un environnement enneigé.

VI. Conclusion

La disparition inévitable de la neige aura un impact fatal sur de nombreuses stations qui nécessitent de se renouveler et devront forcément modifier leurs méthodes de fonctionnement. Chacune dépendra de sa situation géographique et des conditions financières et matérielles dont elles disposeront. La priorité peut être la communication dans les prochaines années afin de promouvoir les nouveautés sportives et les paysages dans des conditions climatiques différentes. Le mot d’ordre semble donc une modification et l’apparition de nouvelles pratiques et la disparition de certaines. Certaines stations pourraient décider de les délaisser pour devenir de nouveaux villages modernes. Cela semble ambitieux à premier abord mais pourrait bien être la solution pour des stations à basse altitude et proche d’agglomérations comme Morzine ou Villard-de-Lans.

THÉNOT Romain

N’oubliez pas de venir nous retrouver sur nos différents réseaux et à l’UFR STAPS le Mercredi 2 avril de 10h à 16h !

Les Jeux Ecolympiques d’Hiver