
La montagne fascine depuis toujours les cinéastes. C’est un décor grandiose, dramatique, qui évoque à la fois la beauté et le danger. Mais le cinéma adore exagérer et, bien souvent, il nous sert des images totalement irréalistes des montagnes et de la vie en altitude. Que ce soit pour amplifier le suspense, rendre les héros plus impressionnants ou simplifier le scénario, certaines idées reçues ont la vie dure.
Voici cinq clichés que l’on retrouve régulièrement dans les films se déroulant en montagne :
1. Les avalanches déclenchées par un simple bruit

C’est un grand classique des films d’aventure : un personnage crie, un coup de feu retentit, ou une explosion fait vibrer la vallée… et immédiatement, une avalanche titanesque se déclenche, engloutissant tout sur son passage.
En réalité, les avalanches sont des phénomènes bien plus complexes. Un simple cri ne suffira jamais à déclencher un glissement de neige. Ce sont surtout les variations de température, la surcharge de neige fraîche et l’instabilité du manteau neigeux qui en sont responsables. Les skieurs ou alpinistes peuvent certes provoquer des avalanches en passant sur une pente fragile, mais il ne suffit pas de parler un peu trop fort !
Exemple de film : *Cliffhanger* (1993), où une explosion dans la montagne déclenche une avalanche totalement exagérée.
2. L’escalade extrême… sans matériel et en t-shirt

Dans les films, les héros escaladent des parois verticales sans aucune corde ni harnais, parfois même à mains nues. On les voit souvent en tenue légère, défiant le froid et l’altitude comme si de rien n’était.
La réalité est toute autre : l’alpinisme demande un équipement adapté, des techniques spécifiques et une préparation physique intense. Escalader une montagne en t-shirt et sans gants par -20°C ? Impossible, sauf à vouloir perdre ses doigts en quelques minutes à cause du froid et du vent.
Exemple de film : *Mission: Impossible – Fallout* (2018), où Tom Cruise escalade à mains nues une falaise vertigineuse, défiant toutes les lois de la physique.
3. La météo change en quelques secondes

Le cinéma adore les rebondissements spectaculaires, et quoi de mieux qu’un brusque changement de météo pour compliquer la tâche des protagonistes ? Un ciel bleu devient une tempête de neige en l’espace de quelques minutes, rendant l’expédition encore plus périlleuse.
Si la météo en montagne est effectivement très changeante, ces transitions ultra-rapides sont exagérées. En général, les conditions météorologiques extrêmes sont prévisibles, et les alpinistes expérimentés prennent le temps d’étudier les prévisions avant de partir.
Exemple de film : *Everest* (2015), qui reste globalement fidèle aux réalités de l’alpinisme, mais exagère un peu la soudaineté des tempêtes.
4. Les refuges de montagne : toujours ouverts et confortables

Dans les films, les héros tombent souvent sur un refuge parfaitement équipé, avec une cheminée qui crépite, des couvertures chaudes et de quoi se nourrir. Une aubaine pour survivre à la tempête !
En réalité, les refuges de montagne sont souvent des abris rudimentaires, avec peu de provisions et parfois totalement fermés en dehors des périodes d’ouverture. Quant au chauffage, il faut souvent se contenter de son propre sac de couchage…
Exemple de film : *The Mountain Between Us* (2017), où les personnages trouvent un chalet abandonné bien trop accueillant pour être crédible.
5. Les animaux sauvages systématiquement agressifs

Que ce soit un ours ou une meute de loups, les films adorent nous montrer des créatures féroces prêtes à attaquer dès qu’un humain met un pied sur leur territoire.
En réalité, la plupart des animaux de montagne sont méfiants et évitent le contact avec les humains. Les loups, par exemple, ne s’attaquent pratiquement jamais aux hommes et préfèrent rester loin des zones habitées. Quant aux ours, s’ils peuvent être dangereux, ils ne se lancent pas dans des chasses effrénées comme on le voit au cinéma. Une attaque d’ours survient principalement si l’animal se sent menacé, surpris ou s’il défend ses petits. Hollywood adore transformer ces animaux en véritables machines à tuer, dignes d’un film d’horreur.
Exemple de film : *The Grey* (2011), où Liam Neeson et ses compagnons sont poursuivis sans relâche par des loups ultra-agressifs, prêts à tout pour les éliminer. En réalité, une telle attaque en meute sur des humains est quasiment inexistante.
Conclusion : la montagne mérite mieux !

Bien sûr, ces clichés font partie du jeu au cinéma : ils servent à créer du suspense et de l’émotion. Mais pour les passionnés de montagne, ces exagérations peuvent parfois prêter à sourire. Heureusement, certains films, comme *Meru* (2015) ou *Free Solo* (2018), offrent des visions plus réalistes de l’alpinisme et de la montagne.
Alors la prochaine fois que vous regarderez un film d’aventure en montagne, amusez-vous à repérer ces clichés… et prenez-les avec une bonne dose de second degré !
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