Focus sur James E. Hansen, un des premiers à alerter sur le réchauffement climatique dû aux activités humaines.

De nos jours, peu d’entre nous nient l’existence du dérèglement climatique liés aux activités humaines. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas et des pionniers ont du se démener pour éveiller la conscience du grand public vis-à-vis de ce phénomène.

L’un d’entre eux est James E. Hansen, et c’est sur sa vie et son combat que cet article va être consacré.

James Edward Hansen est né le 29 mars 1941 aux Etats Unis, dans l’état de l’Iowa. Il a été formé en physique et l’astronomie dans le programmes de sciences spatiales à l’université de l’Iowa où il a obtenu une licence de physique et de mathématiques en 1963 puis un master en astronomie deux ans plus tard et enfin un doctorat en physique en 1967. Accessoirement, il a participé au programme d’études supérieures de la NASA en 1962 à 1966.

Le début de carrière de J. Hansen s’est ponctué de travaux sur les corps célestes, en particulier Vénus pour qui il a publié plusieurs articles à partir du début des années 1970.

A partir de 1981, Hansen dirige le Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA, un laboratoire spécialisé dans l’étude de l’atmosphère de la Terre et des exoplanètes*. De là, son travail sur la climatologie et d’alerte sur le changement climatique commence avec des analyses de la température terrestre globale où dès 1981, Hansen et ses collaborateurs concluaient qu’entre les années 1880 et 1980, il existait un réchauffement global de 0,5 à 0,7 °C, puis lorsque cette analyse fut reconduite en 1988, les quatre années les plus chaudes de l’histoire étaient toutes dans la décennie 1980. Dès 1981, dans une publication dans la revue Science*, Hansen et ses collaborateurs alertent sur les dangers que peuvent représenter l’accumulation de CO2* dans l’atmosphère.

Ces travaux vont l’amener à être auditionné par la Commission sur l’énergie et les ressources naturelles du Sénat des États-Unis le 23 juin 1988 à une époque où l’hypothèse du réchauffement climatique de cause anthropique était largement discutée au sein de la communauté scientifique et peu médiatisé. Mais, suite à une canicule historique provoquant notamment des feux de forêt et d’importantes pertes agricoles et qui suscitent l’inquiétude de l’opinion publique.

Le témoignage de James Hansen devant la commission sénatoriale est très largement médiatisé : dès le lendemain, il est mis en exergue à la une du New York Times, qui titre : « Le réchauffement global a commencé, dit un expert au Sénat » le climatologue y déclare : « Il est temps de cesser de tergiverser et d’affirmer que les preuves que l’effet de serre est là sont assez solides. » Il est également interrogé par de multiples chaînes de télévision. Il apparaît dès lors comme un lanceur d’alerte médiatique au sujet du changement climatique. Historiens et journalistes considèrent que son témoignage marque la diffusion dans la sphère publique de la question du réchauffement climatique, jusqu’alors relativement cantonnée aux milieux scientifiques. La part d’Américains indiquant avoir entendu parler du changement climatique évolue à la hausse dans les sondages menés à la même période et devient un sujet de campagne lors de l’élection présidentielle américaine de 1988. En novembre de la même années, est crée Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC, bien connu aujourd’hui pour ses rapports alarmants sur le changement climatique.

Les actions d’Hansen se sont également traduites par du militantisme sur le question du dérèglement climatique via la critique de l’industrie du charbon où il a tenu des propos choquants en comparant les trains de charbon aux trains amenant les juifs d’Europe à la mort dans les camps d’extermination lors de la Shoah.

Le 23 juin 2009, James Hansen, ainsi que 30 autres manifestants ont été arrêtés pour obstruction aux forces de l’ordre et perturbation de la circulation, lors d’une manifestation sur une mine à ciel ouvert utilisant la technique de « rasage de montagne » *. Hansen ira même jusqu’à exhorter le Président Obama à mettre un terme à cette technique de « rasage de montagne ».

Hansen et une centaine d’autres personnes ont été arrêtés en septembre 2010 devant la Maison-Blanche à Washington, alors qu’ils réclamaient une interdiction de la technique de « rasage de montagne » ainsi que des mines à ciel ouvert.

Ces nombreux travaux et combats lui a permis de d’obtenir de nombreuses distinctions, il a en effet figuré dans la liste des 100 personnes les plus influentes du Time en 2006 entre autres, et il à ce jour reconnu comme un pionnier de le défense du climat.

Aujourd’hui, avec notre action du 1er avril nous essayons, à notre échelle, d’être dans la continuité de ce qu’a fait James E. Hansen. Alors soutenez nous en nous rejoignant le 1er avril 2024 au parc Paul Mistral à Grenoble à 10h !

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