Les sports d’hiver coûtent cher, les salaires des athlètes ne sont pas toujours élevés.
Mais alors comment les sportifs font-ils pour vivre de cette passion ?
Les grands champions gagnent des médailles… et de l’argent !
Dans la plupart des cas, les salaires des sportifs sont liés à leur médiatisation. Plus un sportif gagne et bat des records et plus celui-ci aura de visibilité. C’est le spectacle sportif et la visibilité qui attirent les sponsors… et qui augmentent les salaires.

Cependant dans les sports d’hiver, ce n’est pas la visibilité mais gagner des médailles qui se trouve être le meilleur moyen de gagner de l’argent. En effet, les prizes money sont très fréquents dans les épreuves de ski, notamment en ski alpin et en biathlon.
Mais à combien s’élèvent les primes ?
Concernant les Jeux Olympiques, aucune prime n’est délivrée en remportant une médaille. Néanmoins, un médaillé Français se voit offrir entre 80 000 € et 20 000 € de la part de l’État.
En ski alpin, sur le circuit de la Coupe du monde, les primes correspondent à un montant d’environ 50 000 € pour l’or, 23 000 € pour l’argent et 12 000 € pour le bronze. A noter que ces primes sont légèrement inférieures à celles des Championnats du monde… Point bonus : en ski alpin, les femmes et les hommes remportent des primes d’un même montant.
En comparaison, lors de la Coupe du monde de Biathlon, les 30 premiers de la course individuelle sont récompensés avec des primes. Le podium remporte une prime d’une valeur de 10 000 € à 15 000 €, puis cette valeur diminue progressivement jusqu’à atteindre 200 € pour le trentième. Parallèlement, les Championnats du monde récompensent les sportifs avec des gains allant de 25 000 € à 200 €.
A titre d’exemple, Alexis Pinturault, 8ème athlète au classement des sportifs d’hiver les mieux payés (et 1er Français), a remporté plus de 180 000 € de prize money sur la saison 2022-2023. Cette somme est notamment due à son salaire, complétée par sa victoire sur le combiné (53 000 €) et sa troisième place au Super-G (19 900 €) lors de la Coupe du Monde.

Mais qu’en est-il des sportifs de l’ombre ?
Tout d’abord, l’Agence Nationale du Sport (ANS) offre une chance, aux athlètes français ayant le statut de sportif de haut niveau (SHN), de bénéficier de subventions permettant d’obtenir un revenu annuel minimum de 40 000 €.
L’ANS aide aussi les SHN dans leur insertion professionnelle ou dans leur emploi. Des Conventions d’Aménagement à l’Emploi (CAE) et des Conventions d’Insertion Professionnelle (CIP) permettent aux sportifs d’aménager leur emploi afin de faciliter la pratique de leur sport. Souvent, ces conventions permettent de travailler à mi-temps tout en ayant un salaire de plein-temps. Pour finir, l’ANS leur permet également de cotiser pour une retraite avec des trimestres gratuits.
Autres possibilités pour les athlètes : devenir Sportif de Haut Niveau de la Défense (SHND) pour rejoindre l’Armée de Champions (comme Martin Fourcade, sous-lieutenant et sportif français avec le plus de médailles Olympiques aux Jeux d’hiver) ou bien intégrer l’équipe Police Nationale (comme Oscar Burnham, spécialiste de para-ski alpin et membre de la réserve citoyenne). Cela permet aux athlètes de bénéficier d’une rémunération, d’une formation professionnelle, d’un accompagnement en cas de blessure et d’une perspective de reconversion. En échange, ils représentent, comme ambassadeurs, le Ministère des Armées et la Gendarmerie nationale ou alors la Police nationale. Cette opportunité existe aussi avec l’Équipe de France Douane. De plus en plus d’athlètes français optent pour cette solution. Par exemple, sur la saison 2024-2025, 12 des 20 athlètes de l’équipe française masculine de ski alpin font partis de l’Armée de Champions ou de la Douane.

Même si l’offre étatique est conséquente, le moyen clé pour les athlètes de vivre de leur sport n’est autre que le sponsoring. Certes les sponsors n’offrent pas toujours un salaire, mais ils peuvent fournir du matériel à prix réduit ou gratuitement, une aide bienvenue au vu du coût massif que représente le matériel de sport d’hiver : 4 000 € une carabine de biathlon par exemple. Plus que du matériel, certains sponsors comme Red Bull fournissent l’accès à des infrastructures ou/et des entraîneurs.

Malgré les nombreuses aides citées, des gouffres entre les revenus des différents sportifs continuent d’exister. Le changement climatique impactant de plus en plus les sports outdoor, comment les pratiques hivernales et les conditions de vie des athlètes seront-elles modifiées ?
Si cette question vous intéresse, venez en parler au Village des Athlètes le mercredi 2 avril 2025 à l’UFR STAPS de Grenoble où des sportifs de haut niveau pourront répondre à vos interrogations !