« Emmaüs et étudiants, réunis pour une consommation responsable et solidaire »
1. Emmaüs et son travail social
En 1947, l’Abbé Pierre restaure une maison en banlieue parisienne qui deviendra une aurberge de jeunesse nommée « Emmaüs« , en référence au nom de 2 pèlerins. Il est accompagné de Lucie Couttaz, secrétaire et cofondatrice du mouvement.
En novembre 1949, l‘Abbé Pierre rencontre Georges Legay, un homme désespéré et suicidaire. Il lui dit alors cette phrase :
« Je ne peux pas t’aider, je n’ai rien à te donner. Mais toi, tu peux m’aider à aider les autres. »
Georges accepte et devient le premier « compagnon d’Emmaüs« . Cette rencontre sera un acte fondateur du mouvement.
Fondé par un prêtre catholique, le mouvement Emmaüs se veut neutre sur les plans religieux et politique. Il est ouvert à toutes les nationalités, les origines ethniques, sans juger les convictions de ceux qu’il aide.
L’hiver 1954 est très meurtrier en France avec des températures très froides et une pénurie du logement. L‘Abbé Pierre lance alors le célèbre appel radio :
« Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, on l’avait expulsée »
De cet appel a donc suivi « l’insurrection de la Bonté« , entendu par l’ensemble de la société qui y répond massivement avec des dons.
L’Abbé Pierre parcourt le monde et s’engage dans une lutte contre la misère. Puis durant une traversée en 1963, son bateau sombre et il est annoncé comme mort. Finalement, il survit au naufrage et dit : « Cette mort manquée (…) fut le déclenchement d’un tournant majeur dans l’histoire, l’avenir du mouvement Emmaüs. »
Après son retour, l’Abbé Pierre est convaincu qu’il faut fédérer les groupes Emmaüs du monde entier et rassemble alors 70 groupes issus de 20 nations des 4 continents pour adopter un socle commun : le Manifeste universel. Un mouvement international est né !
En 1974, les premiers conteneurs de vêtements sont envoyés à des groupes en situation précaire. En 1984, la première banque alimentaire est créée par Emmaüs.
« Le monde change à chaque fois que quelqu’un partage. »
Abbé Pierre
En 1988, l’Abbé Pierre et Emmaüs demandent la garantie du droit au logement pour tous, le début d’un long combat encore d’actualité.
Depuis les années 2000, Emmaüs adapte de nombreuses d’initiatives pour répondre à la précarité. Il mène aussi une action d’insertion sociale et professionnelle, en s’attachant à employer les personnes les plus éloignées du monde du travail, en leur proposant un accompagnement global (santé, logement, budget…).
Aujourd’hui, grâce aux achats solidaires des visiteurs, les bénéfices des salons permettent de soutenir la solidarité internationale et les combats menés par le Mouvement. Emmaüs est présent dans 34 pays et ne cesse de se développer et de créer des solutions pour combattre la précarité.
2. Etudiants et Emmaüs, quel lien ?
Emmaüs est donc une association avec plus de 70 ans d’existance, qui s’engage contre toutes les formes de précarité.
Nous sommes allées à la rencontre de Jean PierrePolidori, directeur de Emmaüs Grenoble (Sassenage, La Mure et Le Versoud). Notre projet lui a beaucoup plu et il va donc nous aider avec des dons de vêtements sportifs pour les étudiants.
Jean Pierre nous a fait part des nombreuses solutions qui existent pour les étudiants en lien avec Emmaüs.
En plus des nombreux évènements comme le nôtre, tous les étudiants bénéficient de -20% dans toutes les boutiques du bassin Grenoblois. Cette réduction peut aller jusqu’à -50% dans d’autres villes de France. Etant donné que Emmaüs est déjà une boutique de seconde main à des prix réduits, cette réduction permet aux étudiants de s’habiller à moindres coûts.
Emmaüs est également partenaire de la FAGE (fédération des associations générales d’étudiants), une association engagée contre la précarité étudiante.
Dans certaines ville en France, des boutiques nommées « Emmaüs Campus » sont présentes sur des campus universitaires pour soutenir les étudiants précaires. Ils peuvent retrouver des vêtements et du mobilier à prix réduit.
De plus, Emmaüs est également en lien avec l’AGORAé (épicerie solidaire) et Linkee qui organise des distributions alimentaires chaque semaine.
3. Les solutions face à la surconsommation
La surconsommation est un phénomène très présent en France. Si l’on prend les vêtements, cela représente 26,2 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2022 en France.
Emmaüs est bien conscient de cela et lutte également contre cette surconsommation.
« Une seconde vie pour les objets, une seconde chance pour les personnes »
Environ 300 000 tonnes de vêtements sont récupérés chaque années, et 95% sont revalorisés. Une fois les dons récupérés, les produits sont triés, réparés et vendus ou recyclés s’ils sont en trop mauvais état, afin de minimiser leur impact environnemental.
Emmaüs organise également des campagnes, des ateliers et des évènements de sensibilisation à la surconsommation, dans le but d’inciter la population à adopter des comportements d’achat plus réfléchis.
Enfin, la communauté d’Emmaüs travaille en partenariat avec des entreprises pour récupérer leur surplus de stock, ou avec des écoles et universités pour sensibiliser les étudiants à des modes de consommation plus durables.
Conclusion :
Après de longues années de lutte, Emmaüs est un des pionniers en France de la précarité sous toutes ses formes. L’association propose énormément de solutions pour tout type de personnes, et répond à des enjeux environnementaux de la société actuelle.
