
Les violences sexistes et sexuelles (VSS) demeurent une problématique préoccupante en France. Selon les données de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), environ 14,5 % des femmes et 3,9 % des hommes ont déclaré avoir subi au moins une forme d’agression sexuelle au cours de leur vie. Les statistiques récentes indiquent une augmentation notable des violences sexuelles. Le taux de violences sexuelles, stable entre 2003 et 2014, est en hausse depuis 2014, passant de 48,7 pour 100 000 habitants en 2014 à 132,4 pour 100 000 habitants en 2022. Par ailleurs, les associations de terrain, essentielles dans la lutte contre les VSS, font face à un manque de moyens critiques. La Fondation des femmes estime que l’État devrait allouer 2,6 milliards d’euros par an à cette cause, mais les fonds actuels sont insuffisants. Il est donc impératif de renforcer les dispositifs de prévention et de soutien aux victimes pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles en France.
I. Agir sur les Violences Sexuelles et Sexistes, oui mais comment s’y prendre ?
Commençons par quelques précisions sur un sujet majeur de notre société…
Comment peut-on les définir ?

En quelques mots …
Les VSS regroupent un ensemble d’actes allant du sexisme ordinaire aux crimes les plus graves. Ils sont définis par la loi et punis à différents degrés selon leur gravité.
Plusieurs types de Violences Sexuelles et Sexistes :
- Les agissements sexistes
- L’outrage sexiste
- L’injure ou la diffamation à caractère sexiste ou sexuel
- Diffusion de messages contraires à la décence
- L’exhibition sexuelle
- Captation et diffusion d’images impudiques
- Le harcèlement sexuel
- L’agression sexuelle
- Le viol
Les comportements inappropriés et illégaux
Les VSS se traduisent par une large palette de comportements, certains perçus comme anodins mais qui participent à un climat oppressant et tolérant les violences plus graves.
Voici quelques exemples :
Propos sexistes et sexuels

- Se moquer ou humilier en raison du sexe
- Faire des blagues ou commentaires déplacés sur le physique ou la sexualité
- Adopter des gestes sexuels inappropriés (mimiques, gestes obscènes)
- Insister malgré un refus
- Faire des propositions sexuelles explicites ou implicites
Actes et attitudes déplacés

- Exhibitionnisme (montrer son corps de manière imposée)
- Voyeurisme (espionner dans les vestiaires, douches…)
- Chantage sexuel (promesse d’avantages contre des faveurs sexuelles)
- Remarques insistantes sur la vie sexuelle d’une personne
- Contacts physiques non sollicités (mains aux fesses, caresses forcées…)
- Imposer un rapport sexuel sous contrainte
2. Le sport, un lieu propice aux VSS
Malheureusement, le sport est un milieu où les VSS trouvent un terrain favorable en raison de plusieurs facteurs structurels et culturels.
Données chiffrées sur les VSS dans le sport

- Selon une étude du Conseil de l’Europe, 1 athlète sur 7 aurait été victime d’abus sexuels dans le cadre sportif.
- Une enquête de l’association Colosse aux Pieds d’Argile révèle que 80 % des violences sexuelles dans le sport concernent des mineurs.
- Une majorité des cas restent impunis, faute de signalement ou de preuves
Rapport d’autorité entre entraîneurs et athlètes
L’entraîneur joue un rôle clé dans la carrière des sportifs, ce qui crée une relation déséquilibrée. Cet ascendant favorise des abus sous couvert d’encadrement ou de « coaching exigeant ».
Sacralisation de la performance et du dépassement de soi
Le sport prône l’endurance, la discipline et le dépassement de soi. Cette culture peut être détournée pour faire accepter des comportements inappropriés sous prétexte de progression sportive.
Manque de contrôle et de formation
De nombreuses structures sportives ne sont pas suffisamment formées pour détecter et prévenir les VSS. Peu de formations sont imposées aux encadrants et l’absence de suivi permet aux agresseurs de continuer leurs agissements en toute impunité.
Dépendance financière des athlètes
Les sportifs de haut niveau dépendent souvent de leurs sponsors, de leur fédération ou de leur club pour vivre. La peur des représailles ou de perdre leur carrière peut les dissuader de dénoncer un agresseur.
Autres facteurs aggravants
- Huis clos des entraînements et compétitions : favorise les abus en l’absence de témoins.
- Loyauté excessive envers le club : la peur de salir l’image d’une équipe empêche parfois les victimes de parler.
- Normalisation des comportements déplacés : certaines pratiques restent tolérées sous couvert de « tradition » (bizutages, blagues graveleuses, gestes déplacés).
3. Les Initiatives pour lutter contre les violences sexuelles dans le sport
- Face à cette situation, plusieurs initiatives ont été mises en place pour prévenir et lutter contre les violences sexuelles dans le sport. Depuis 2008, un plan de lutte contre ces violences à était mis en place par Roselyne Bachelot.

- Plus récemment, en 2020, le ministère des Sports a créé une cellule dédiée au suivi des violences sexuelles dans le sport, suivie en 2021 par le lancement d’un plan de prévention.

- Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a également mis en place, en janvier 2022, une commission de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport.

Pour conclure …
Malgré ces efforts, les chiffres actuels montrent que les violences sexuelles dans le sport demeurent une réalité alarmante. Il est essentiel de poursuivre les actions de sensibilisation, de renforcer les dispositifs de prévention et d’assurer un accompagnement adéquat des victimes pour éradiquer ce fléau du milieu sportif.
Dans ce processus de lutte et de sensibilisation, une activité de théâtre forum, encadrée par la compagnie Bardanes, est organisée le 2 avril à partir de 12h15 à l’UFR STAPS dans la salle des actes sur le campus Universitaire Grenoble Alpes.

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